par Gaël Brianceau – L’Automobile Magazine : 

La Formule E 100% électrique se réinvente, avec une troisième génération de monoplaces plus spectaculaires et performantes que jamais. Et l’ambition de présenter les voitures de course les plus efficientes au monde.

La Formule 1 aime se présenter comme un laboratoire roulant pour la voiture de M. Tout-le-Monde. Mais il faut avouer que les passerelles sont bien minces entre l’Alpine A522 d’Esteban Ocon et l’Alpine A110 de série.

À défaut d’être aussi connue malgré déjà huit ans d’existence, la Formula E apparaît comme un terrain d’expérimentation plus intéressant. Pas forcément pour les composants employés, souvent hors de prix. Mais pour sa capacité à innover et, surtout à optimiser la gestion de l’énergie.

Un savoir qui peut ensuite rebondir dans les voitures électriques du commerce. Et, en matière de progrès, il y a un monde entre les monoplaces de Formula E du tout début (2014-2015) et celles que l’on découvrira au premier Grand Prix de la 9 saison à Mexico, le 14 janvier prochain.

Pour bien montrer que la compétition va franchir un nouveau palier, les monoplaces troisième génération adoptent un style à mi-chemin entre le jeu vidéo et les avions furtifs.

De 2 à 4s de moins par tour

Comme pour les deux premières séries, c’est à la société française Spark Racing Technology que la Fédération a confié la conception de ces voitures aux lignes taillées à la serpe et qui reviennent aux roues avant découvertes.

D’autant que, pour optimiser la performance – on parle de 2 à 4 secondes de mieux par tour! – les voitures sont plus compactes et légères que jamais par rapport à celles de 2014: 5,02 m de long (30 cm), 1,70 m de large (- 8 cm), 1,02 m de haut -3 cm) pour 2,97 m d’empattement (-23 cm). Quant au poids, il est désormais au minimum de 840 kg, pilote inclus, contre 900 kg avant. Une base solide pour profiter des gains de puissance qui arrivent.

Le moteur électrique arrière délivre désormais jusqu’à 476 ch en qualifications et 408 ch en course, contre 340/272 ch cette année. En outre, les voitures reçoivent un deuxième moteur électrique à l’avant. Pas pour offrir quatre roues motrices, mais pour accentuer la recharge au freinage : avec 250 kw devant + 350 kW derrière, une FE de troisième génération offre un potentiel de régénération de 600 kw ! Ainsi, 40% de l’énergie utilisée en course devrait être issue de l’énergie récupérée, contre 30% avec la deuxième génération et 15% avec la première.

Enfin, les nouvelles monoplaces sont plus recyclables, aussi bien concernant les batteries que les carrosseries en carbone, la FIA visant une Formula E neutre en Co2, quand la Formule 1 est loin du compte.